L’objectivité de l’information existe-t-elle ? Cette question revient souvent, sous des formes différentes, lorsque nous animons des reportages avec les jeunes sur le Pôle presse du Festival des lycéens et apprentis d’Aquitaine ou encore avec l’équipe de jeunes journalistes du festival du film d’éducation. Travailler sur la diversité des formes d’écriture journalistique, concevoir sur une ligne éditoriale, aide les jeunes dans leurs « missions » de reporters à se construire un début de point de vue à cette question de l’objectivité. Le sujet reste toutefois complexe à aborder avec des jeunes peu habitués à comparer ou approfondir les sujets de la presse, et en particulier ceux qui font débat.
Pour approfondir cette réflexion, le Collectif Enjeux E-médias (Ligue de l’enseignement, Ceméa, Francas), propose un article sur « l’objectivité…ou honnêteté du journaliste. »
Extrait de l’article
Le public reproche souvent aux journalistes leur manque d’objectivité. Bien des journalistes répondent que l’objectivité n’existe pas et qu’en tout état de cause, elle ne relève pas de la nature et des conditions d’exercice de leur travail. Comment y voir plus clair ? Peut-être en écartant d’abord les définitions philosophiques ou scientifiques du mot pour s’en tenir à son acception courante : est objectif ce qui est exempt de partialité et de préjugés. Mais nous savons que l’observation d’un événement et sa relation ne peuvent être réalisées indépendamment de la personnalité, de la culture, des convictions et des préoccupations des journalistes qui en sont, individuellement ou collectivement, les auteurs.
D’une part, le travail du journaliste suppose une série de choix qui éloigne de la narration objective : en particulier, sélection des faits, choix d’un angle, choix des mots, choix des illustrations, hiérarchisation des événements entre eux. D’autre part, le journaliste n’est pas toujours conscient de tous les filtres à travers lesquels il voit la réalité. Certes, il exerce le plus souvent son métier à l’intérieur d’un média qui a, implicitement ou explicitement, une ligne éditoriale ; son regard est confronté à celui d’autres journalistes avec lesquels il travaille au sein d’une rédaction. Ces éléments peuvent limiter ou corriger sa subjectivité et favoriser une approche plus équilibrée des réalités décrites.
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