Depuis son invention, la photographie a bouleversé notre rapport au temps, elle marque l’empreinte du temps, elle se joue de notre perception du temps… de comment elle donne à voir le réel où de comment nous tentons de lui échapper. Depuis, une question est permanente , celle de l’interprétation et du sens qui leur est donné à chacune d’elle.
Entre le regard d’un photographe sur son sujet, il y a la photographie, qui appartient à celui ou celle qui la regarde.
La photographie interroge la façon dont nous portons un regard sur toutes choses, et cela prend un sens particulier aujourd’hui. Heureusement, la photographie n’est pas réduite à la représentation de ce qui serait visible, elle se rebelle à l’approche des discours et des mots qui tenteraient d’avoir prise sur elle, elle nous échappe…et nous nous échappons bien volontiers avec elle.
Ces photographies sont réalisées par ces militants du réseau Ceméa, au fil du temps et de leurs espaces contraints, selon leur envie, leur sentiment, leur besoin d’expression, leur besoin de s’échapper d’eux mêmes, et de se retrouver dans une exposition collective, aussi virtuelle soit-elle.
Les Ceméa et la photographie, c’est une longue histoire de rencontres, entre des photographes militants de l’éducation (ou de militants passionnés de photographie) et des instants de la vie de ce mouvement d’éducation…dont ce printemps 2020.
» Ce que la photographie reproduit à l’infini n’a lieu qu’une fois. » – Roland Barthes
» Les images ne sont jamais précises, mais diffuses. Le choix d’un certain angle, l’attente du moment où ce monde apparaît pitoyable et tendre enlève à mes clins d’œil toute valeur objective. « – Robert Doisneau (À l’imparfait de l’objectif, Ed. Actes Sud)